samedi 29 novembre 2008

Bourg-en-Bresse: 90 jours de chômage technique



Jusqu’alors « vu à la télé » , la crise arrive près de chez vous :
Suite au dernier Comité Central d'Entreprise de Renault-Trucks (groupe Volvo) la direction a informé les salariés que la baisse des commandes en 2009 est estimée à 35%.

En conséquence la direction prévoit 90 jours de chômage partiel en 2009. Soit le jeudi et le vendredi dès le 1er janvier, auxquels s'ajouteront les mercredis à partir du second trimestre.
Cette situation impactera de 15 à 20% le salaire des 1.680 employés de Bourg-en-Bresse. Les premiers débrayages ont eu lieu à Bourg après les annonces de la direction.
Dans le département, de nombreuses entreprises sont impliquées dans la chaîne de sous-traitance du secteur automobile, notamment dans la plasturgie.
Les mesures de chômage technique peuvent être une solution passagère lorsqu'il ne s'agit que d'éponger les stocks... force est de constater qu'aujourd'hui le problème, lié à la crise mondiale, est sans commune mesure avec une surproduction passagère.
Comment est indemnisé le chômage partiel ?
Les salariés perçoivent pour chaque heure chômée une allocation égale à 50% de leur rémunération horaire brute, avec un plancher fixé à 4,42€/heure (afin d'éviter une rémunération inférieure au smic). Ces allocations sont financées en partie par l'Etat à hauteur de 2,44€/heure dans les entreprises de moins de 250 salariés (2,13€/heure pour plus de 250 salariés). A charge pour l'employeur de financer le reste.
Pour un salaire de 1.400€ net, la perte serait de 300€... Joyeux Noël !
Que faire ?
En 1998 le chômage partiel coûtait 120 millions d'euros, il a été ramené à 20 millions en 2005, et c'est peu connu : grâce à la réduction du temps de travail qui s'est substituée au chômage partiel comme instrument de régulation interne... mais sans perte de salaire. Aujourd'hui le subventionnement des heures supplémentaires va à l'encontre de l'intérêt des salariés : il fini d'assécher le travail intérimaire dont bénéficiaient les plus fragiles, tout en bloquant les embauches. C'est un effet d'aubaine pour l'actionnaire des secteurs non encore touchés par la crise, qui n'aide en rien le salarié des secteurs qui entrent aujourd'hui en récession.

Fillon annonce un "plan automobile", mais il est a craindre que de nombreux ouvriers se retrouvent sur le carreau avant ses premiers effets!
Sans compter que les mesures de chômage partiel sont valables dans les industries "de stock"... par contre dans les services, les licenciements seront immédiats.
Il y a donc urgence. Le gouvernement doit cesser son entêtement idéologique sur les mesures prises dans l'euphorie de l'élection de Nicolas Sarkozy.
Le "BOUCLIER FISCAL" doit être abrogé, il n'y a aucune justification pour mettre les plus riches à l'abris du devoir de solidarité nationale.
Les 15 milliards annuels doivent être affectés à un "BOUCLIER SOCIAL" afin de protéger les salariés et leur outil de production dans les années difficiles que nous allons traverser.

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