vendredi 13 février 2009

VOUS AVEZ DIT NATIONALISME ? par Christophe Bérardi

Face à l'exigence de protection contre le dumping fiscal et social, les accusations de protectionnisme et de nationalisme ne tardent pas à venir, sans nuances : "fauteurs de guerre!". Ce fut le cas hier encore dans l'émission "mots croisés".
Pourtant, la politique du Président est bien plus sournoisement nationaliste qu'il n'y parait...

EXPLICATION :
La plupart de nos partenaires mènent des politiques de relance sur deux jambes : relance de l'investissement productif ET soutien à la demande. Les produits français peuvent donc espérer profiter des efforts de relance du pouvoir d'achat chez nos voisins.
Cependant, en menant une politique sur "la seule jambe" de la relance en direction des entreprises, le gouvernement Fillon compte "sournoisement" profiter des efforts de relance du pouvoir d'achat chez ses partenaires... sans y contribuer lui même !Curieuse conception du projet de civilisation européen. Cette posture n'est pas tenable : elle fragilise d'abord les travailleurs français, elle sape ensuite la confiance nécessaire à une relance internationale.
Profiter sans contribuer : Le mensonge du gouvernement français sur la qualité de son plan de relance, fait donc courir au monde un grave risque de replis égoïstes.

La crise est due à l'affaiblissement des salaires, qui a conduit au surendettement, d'abord aux USA. Cette faiblesse du pouvoir d'achat est organisée par le dumping social et fiscal des pays où la main d'œuvre peut être exploitée sans les "entraves" que sont pour les libéraux : le coût des services publics, la protection sociale, le droit du travail, les droits de l'homme, la démocratie...
Il est désormais illusoire de vouloir tirer sournoisement la couverture à soi, dans un réflex nationaliste Ne serait-ils pas plus efficace de réactiver en concertation des outils douaniers et les quotas d'importation fondés sur la notion de protection et de promotion des systèmes de sociaux ? Il serait plus sain et plus juste d'établir ainsi les règles nouvelles que les peuples du monde attendent : les services publics et les systèmes de protection sociale ne doivent plus être les seules variables d'ajustement.
Le message des forums sociaux mondiaux qui tentent d'alerter le monde depuis une décennie est simple :
Le moins disant fiscal et social n'est pas un critère de progrès humain, il ne peut en aucun cas être un critère pertinent de compétitivité.
Malheureusement la politique de Nicolas Sarkozy nous en éloigne chaque jour un peu plus.

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